Fin avril 2011, la nouvelle cuvée de la distribution Ubuntu Linux a vu le jour. Cette fois l’animal se nomme Natty Narwhal, ce qui signifie “Narval chic”. Pour votre culture générale, sachez qu’un narval est un cétacé qu’on surnomme également “licorne des mers”.
La grande nouveauté est l’intégration d’ Unity dans la déclinaison pour ordinateurs de bureau. Unity est la nouvelle interface qui a été introduite dans la version précédente d’Ubuntu pour les netbooks. À présent, la version netbook a disparu tandis que la version desktop intègre une nouvelle version améliorée d’Unity qui s’adapte à toutes les machines, avec petit ou grand écran.
Personnellement je n’ai pas beaucoup testé Unity car je le trouve pour l’instant trop limité et pas assez personnalisable à mon goût donc je serais incapable de décrire son utilisation en détails. Pour faire simple, Unity remplace le menu d’accès aux applications et la barre des tâches de Gnome par un dock intégré s’affichant à gauche de l’écran. Heureusement, on peut toujours accéder au bureau Gnome 2 par défaut avec les effets Compiz en choisissant cette option sur l’écran de login au démarrage.
Toujours au niveau de l’interface graphique, le thème Gnome d’Ubuntu a un peu évolué et les barres de défilement sont à présent masquées par défaut et remplacées par une fine barre d’indication de la progression du défilement. Passez votre souris dessus et les boutons de défilement apparaissent en surimpression à l’écran. L’intérêt de la chose est de laisser plus d’espace pour l’affichage du contenu des zones à défilement. Si vous n’aimez pas, vous pouvez désactiver l’option en désinstallant les paquetages concernés:
sudo aptitude purge overlay-scrollbar liboverlay-scrollbar-0.1-0
L’Ubuntu Software Center prétend quant à lui concurrencer le Mac App Store et se dote d’un système de commentaires et de notation des applications. Plus fort encore, il permet de tester directement les applications sans les installer sur la machine au moyen de WebLive que vous pouvez activer en installant un client freeNX via la commande suivante:
sudo aptitude install qtnx
Vous pourrez ensuite tester l’application de votre choix d’un clic sur le bouton “test drive” ce qui vous connectera sur un serveur distant exécutant cette application.
Au niveau des applications, Firefox est passé à la version 4 lors de la sortie d’Ubuntu 11.04 en avril, et est depuis lors continuellement mis à jour sans qu’il faille attendre la sortie d’une nouvelle version d’Ubuntu et sans avoir à recourir à l’utilisation de dépôts PPA externes. À l’heure où j’écris ces lignes, Firefox en est déjà à la version 7.
La suite bureautique LibreOffice, fork d’OpenOffice, remplace officiellement cette dernière. Remmina remplace Terminal Server Client en tant que client de connection bureau à distance multi-protocoles (compatible RDP, VNC, NX, XDMCP, SSH, Telepathy). Enfin, Banshee, que j’affectionne particulièrement, remplace Rhythmbox en tant que lecteur audio par défaut. Ce dernier point est plutôt rassurant vis-à-vis de l’avenir de Mono (l’implémentation libre de .NET) dans Ubuntu. En effet, lors de la sortie de la version précédente d’Ubuntu je vous expliquais que le logiciel de gestion de photos F-Spot, écrit lui aussi pour Mono, avait été remplacé par Shotwell, un programme considéré comme inférieur en termes de fonctionnalités même si un peu plus stable. Cette décision de faire de Banshee le lecteur audio par défaut prouve simplement que Canonical ne livre pas une guerre contre une technologie mais choisit simplement le meilleur logiciel, quelle que soit la technologie utilisée. Je reparlerai probablement plus en détail de Mono dans un futur billet.
Natty Narwhal est la dernière version d’Ubuntu basée sur Gnome 2 et fait office de version de transition avant la prochaine qui sort mi-octobre et sera basée sur Gnome 3 et Unity. De grands changements sont à prévoir et je vous expliquerai tout cela en détail.