Pour cette rentrée 2009, Sony a sorti 2 nouvelles consoles de jeux. La première n’est autre que la nouvelle version de la PlayStation 3, baptisée officieusement “PS3 Slim”. Comme ce nom l’indique, elle est principalement 33% plus petite et 36% plus légère que le précédent modèle qu’elle remplacera définitivement. La finition passe aussi du brillant au mat ce qui est assez appréciable pour ne pas laisser d’empreintes de doigt au moindre toucher. A propos de toucher, les boutons tactiles pas toujours très précis ont été remplacés par des boutons-poussoirs classiques de bonne facture.
Ce nouveau profil a bien entendu été rendu possible par une réorganisation et miniaturisation plus importante des composants internes qui permet également à la PS3 Slim d’être nettement plus efficace en termes de consommation d’énergie par rapport à l’ancien modèle. Souvenez-vous, dans un précédent article j’écrivais ma grande surprise face à la consommation d’énergie ahurissante de la première PS3, à l’heure où on parlait déjà d’écologie à tout va. On dirait que les ingénieurs de Sony ont bien retenu la leçon puisque la PS3 Slim consomme environ moitié moins d’électricité, soit entre 75 et 100 Watts! Une évolution stupéfiante qui place la PS3 à égalité ou presque avec la dernière génération de Xbox 360 (nom de code “Jasper”) au niveau de la consommation électrique.
L’ancienne PS3, dans sa version dotée d’un disque dur de 80 Go, était précédemment vendue au prix de 400 EUR et voit son prix baisser à 300 EUR en vue de liquider les stocks. Or la nouvelle PS3 Slim est vendue au même prix, avec un disque dur de… 120 Go! Consommation électrique fortement réduite, disque dur plus grand, prix égal: il n’y a plus aucune raison d’acheter le précédent modèle, sauf si vous êtes collectionneur, nostalgique ou amateur d’oeufs cuits sur une taque brillante. Le seul gros reproche qu’on puisse faire à Sony est de ne fournir qu’un simple câble audio/vidéo classique totalement démodé avec la console alors qu’un câble HDMI est indispensable pour pouvoir restituer les images en haute définition des jeux et films Blu-Ray. Microsoft est plus généreux en fournissant une connectique complète avec la Xbox 360 “Elite” qui possède elle aussi un disque dur de 120 Go.
Si je trouve la PS3 Slim assez réussie, je n’en dirai pas autant de la PSP Go, la nouvelle console portable de Sony sortie début octobre. Tout d’abord, sachez que la PSP Go ne remplacera pas la traditionnelle PSP-3000 qui continuera à être vendue; il s’agit plutôt d’une alternative à celle-ci visant les joueurs les plus nomades et fortunés. Le concept de base est plutôt intéressant: à l’heure où les média (musique, films) sont de plus en plus dématérialisés, la firme nippone a fait le pari de créer une autre version de la PSP dédiée exclusivement aux jeux téléchargés et la rendre par la même occasion plus compacte et légère grâce à la place libérée par le lecteur de disques optiques UMD. Son poids de 160g n’est cependant que 15% plus faible que celui de la PSP-3000. Elle est surtout nettement plus compacte: il s’agit de la première PSP que vous pouvez véritablement glisser dans une poche de pantalon sans qu’elle dépasse et sans risque d’exploser les coutures. Il faut admettre que le design est très attrayant.
Pour atteindre cette compacité bien pratique, la PSP Go possède un écran coulissant, un système déjà utilisé par de nombreux téléphones portables. Vous devez donc l’ouvrir pour accéder à la croix directionnelle, aux boutons et au pad analogique. Premier problème constaté, et non des moindres: les boutons sont petits et placés beaucoup trop près l’un de l’autre ce qui fait que ceux qui ont des gros doigts appuieront inévitablement sur plusieurs boutons à la fois et auront beaucoup de mal à jouer. Pire, le pad analogique déjà très moyen est déplacé à droite de la croix directionnelle et devient presque inutilisable, et l’accès aux boutons L et R disposés sur la tranche est gêné par l’écran ouvert. On pourra également regretter que l’écran, bien qu’étant de grande qualité, soit plus petit que sur les autres modèles de PSP (3,8 pouces au lieu de 4,3 pouces), surtout qu’un grand écran est l’atout majeur de la PSP face à la Nintendo DS. Il demeure néanmoins un peu plus grand que celui d’un iPhone ou iPod Touch (3,5 pouces).
Pour ce qui est des changements et nouveautés, la PSP Go intègre principalement une imposante mémoire interne de 16 Go lui permettant de stocker les jeux téléchargés et divers média. Rappelons que la mémoire interne de la Nintendo DSi n’est que de 256 Mo, même si ses jeux sont généralement beaucoup plus compacts. La possibilité d’utiliser des cartes mémoire est toujours présente, même s’il s’agit cette fois de Memory Stick Micro au lieu de Memory Stick Pro Duo sur les autres modèles de PSP. Sony reste donc fidèle à sa technologie propriétaire de cartes mémoire, plus lente et plus chère que le standard SD adopté par l’ensemble de la concurrence. À noter qu’aucune carte mémoire n’est fournie avec la console. Enfin, la PSP Go possède un module Bluetooth en plus du traditionnel WiFi, ce qui lui permet de se connecter à Internet par le biais d’un GSM (tethering), d’utiliser des écouteurs sans fil ou encore de jouer au moyen d’une manette PS3 en lieu et place des commandes intégrées pour lilliputiens. Des fonctions très anecdotiques si vous voulez mon avis, surtout la dernière qui est presque un mea culpa de la part de Sony pour avoir intégré des commandes inconfortables. Une fonction qui sera évidemment rarement utilisée puisqu’elle requiert de posséder une manette PS3, de la trimballer avec sa console portable (la manette ne rentre pas dans une poche) et enfin au moment de jouer, de déposer la console sur un support!
L’autonomie de la console est strictement identique à celle des modèles précédents soit environ 4 ou 5 heures de jeu ce qui est décevant quand on sait que ce modèle consomme moins d’énergie que la PSP-3000. D’autant plus que la batterie de la PSP Go n’est pas remplaçable! Sony a décidé de faire comme Apple avec ses derniers produits. Oubliez donc l’idée d’une batterie de rechange à emporter afin de prolonger l’autonomie. Comme si cela ne suffisait pas, le chargeur possède un câble d’une longueur ridicule de 1 mètre qui vous empêchera la plupart du temps de jouer avec la console branchée sur le secteur.
Pour le reste, la PSP Go est virtuellement identique à la PSP-3000: même processeur, même quantité de RAM, mêmes jeux, seul le support de stockage de ceux-ci change puisqu’on passe d’un disque UMD à la mémoire interne de la console. Ce qui implique la nécessité de mettre en place un système de transition d’un support à l’autre. Malheureusement Sony a sorti sa nouvelle console sans trouver de solution techniquement et juridiquement valable à ce problème. À l’heure actuelle, la PSP Go ne peut rien faire avec les jeux PSP sur UMD en votre possession ou vendus en magasin. D’une part parce qu’il n’existe encore aucun système permettant d’associer un exemplaire de jeu sur UMD à un compte en ligne afin de pouvoir le télécharger sur sa PSP Go. D’autre part parce que très peu de jeux sont actuellement disponibles en ligne sur le PlayStation Store. Pour se faire pardonner, Sony s’engage à offrir 3 jeux en téléchargement parmi une liste de 17 titres aux joueurs européens possédant également une ancienne PSP ainsi qu’un jeu sur UMD. De nombreux acheteurs de PSP Go mal informés se déclarent lésés et en colère.
J’allais presque oublier de vous parler du pire: son prix. Cet engin est vendu à 250 EUR, sans jeu. Vous avez bien lu. Pour le même prix, vous avez une Xbox 360 Elite. Même l’iPod Touch version 16 Go est moins cher. Je rappelle que la PSP-3000 coûte 170 EUR, offre une meilleure prise en main, la même autonomie et fait fonctionner les jeux sur UMD au même titre que les jeux téléchargés (stockés sur une carte mémoire externe). Je pense qu’elle a encore de beaux jours devant elle, en attendant que Sony mette au point une alternative digne d’intérêt.