Avant de me pencher sur les nouveaux produits Apple sortis hier et sur Windows 7 qui sort demain, j’en profite pour faire un petit retour en arrière et revenir sur les nouveautés de la rentrée 2009. Tout d’abord le nouveau système d’exploitation Mac OS X Snow Leopard, sorti fin aout dans une relative discrétion.
En effet, point de grand-messe organisée en son honneur cette fois-ci. Les dirigeants d’Apple nous avaient déjà parlé brièvement de Snow Leopard lors de leurs événements médiatiques précédents. Il s’agit de la septième version majeure de Mac OS X, numérotée “10.6”. Pour la première fois, Apple ne cache pas que Snow Leopard n’est qu’une mise à jour mineure par rapport à Leopard, la version précédente: même le nom l’indique. Les vraies nouveautés immédiatement visibles sont donc rares, on a plutôt affaire ici à des raffinements à tous les niveaux et surtout une amélioration des performances dans de nombreux cas de figure.
Mais parlons donc des changements principaux. Pour commencer, le système s’installe plus vite et est beaucoup plus léger: il occupe moins de la moitié de l’espace disque occupé par Leopard soit à peu près autant que Windows Vista. Comment ont-ils fait? Rien de magique à cela: tout d’abord, ils ont retiré tout le support des processeurs PowerPC. Cette nouvelle version est réservée aux Macs dotés de processeurs Intel qui sont sortis à partir de janvier 2006, donc si votre Mac a au moins 4 ans vous pouvez faire une croix dessus. De plus, le programme d’installation n’installe plus par défaut l’émulateur PowerPC Rosetta, ce qui veut dire que les anciennes applications Mac qui n’ont pas été portées sur la plate-forme Intel ne fonctionneront plus. Il est toujours possible d’installer Rosetta en option cependant. Enfin, seul un petit ensemble limité de pilotes d’imprimante sera installé par défaut, alors qu’auparavant il y en avait une tripotée. Les pilotes d’imprimante nécessaires sont maintenant téléchargés et mis à jour automatiquement depuis Internet.
En plus d’avoir complètement migré vers la plate-forme Intel, de nombreuses applications ont été recompilées en 64-bit afin de mieux exploiter la RAM des machines et profiter des technologies offertes par les dernières générations de processeurs. Apple prétend également que l’ouverture d’un fichier PDF, le lancement de Safari ou l’exécution de javascript dans celui-ci sont maintenant un peu plus rapides en 64-bit par rapport à la version 32-bit.
À propos de Safari, c’est la nouvelle version 4 qui est incluse dans Snow Leopard. Elle est également disponible pour les utilisateurs de Leopard et de Windows. Pas d’énormes nouveautés si ce n’est la vitesse encore accrue, bien que Google Chrome reste le navigateur web le plus rapide à l’heure actuelle, tous systèmes confondus. L’autre “nouvelle” application est QuickTime X qui remplace QuickTime 7. QuickTime X propose tout d’abord un QuickTime Player avec une nouvelle interface épurée à l’extrême, focalisée sur la vidéo en cours de lecture. Etrangement, le nouveau Windows Media Player 12 de Windows 7 exploite exactement le même concept: qui a copié qui? Vous pouvez également éditer sommairement vos vidéos dans le lecteur et les partager facilement sur YouTube. QuickTime X intègre de nouveaux décodeurs audio et vidéo plus efficaces et surtout permet désormais à une puce graphique récente comme la GeForce 9400M de décoder matériellement la vidéo au format H.264 en déchargeant entièrement le CPU, une fonction à mon avis incontournable à l’heure actuelle et déjà possible depuis quelques temps sous Windows grâce à la technologie DXVA.
Toujours dans le domaine de l’accélération via la puce graphique, Mac OS X Snow Leopard intègre la nouvelle technologie OpenCL qui permet d’utiliser celle-ci comme un supercalculateur additionnel. OpenCL est un langage de programmation standardisé optimisé pour les calculs lourds parallélisés sur GPU et CPU de toutes sortes, contrairement au système CUDA par exemple qui est réservé aux cartes graphiques nVidia.
La dernière nouvelle technologie intégrée à Snow Leopard visant à exploiter au mieux le matériel est “Grand Central Dispatch”, dédiée aux CPUs multicoeurs. Pour ceux qui ne sont pas experts en informatique, sachez seulement que cette technologie permet de répartir plus efficacement le travail à effectuer entre différents coeurs de processeur afin de maximiser leur rendement. Pour les experts qui se demandent quelle est la différence avec un scheduler classique, voici comment ça fonctionne: avec GCD, une application ne gère plus les threads elle-même, elle découpe le travail à effectuer en tâches qui sont placées dans une file d’attente et c’est le système qui alloue dynamiquement les threads sur chaque coeur de processeur en fonction de la charge et leur distribue intelligemment les tâches.
La dernière nouveauté principale est le support complet de Microsoft Exchange (version 2007 et plus récente uniquement) dans les applications natives du Mac: Mail, iCal et le carnet d’adresses. Plus besoin d’utiliser Outlook, donc. Une autre fonction que j’attendais personnellement avec impatience est la possibilité de synchroniser le carnet d’adresses avec un compte Google ou Yahoo. Ceci est désormais possible pour tout le monde, et non plus uniquement pour les possesseurs d’iPhone.
Parmi les petites fonctions additionnelles sympathiques, avec Snow Leopard votre Mac sera désormais capable de régler automatiquement son fuseau horaire en fonction de votre localisation géographique, de détecter automatiquement les colonnes dans les fichiers PDF afin de vous permettre de copier plus facilement du texte depuis ceux-ci et vous permettra d’obtenir un aperçu de toutes les fenêtres ouvertes par une application en maintenant le bouton de la souris enfoncé sur son icône dans le dock.
La meilleure nouvelle avec Snow Leopard finalement, c’est son prix: seulement 29 EUR pour une licence valable pour une machine. En comparaison, Linux est gratuit et Windows 7 en version Home Premium (mise à jour) coûte 100 EUR.
Quelques jours après la mise en vente du dernier système d’exploitation Apple sur le marché, une présentation spéciale destinée à la presse a été organisée afin de parler des iPods et d’iTunes. Celle-ci marque le grand retour de Steve Jobs qui était en convalescence suite à une greffe du foie.
Il a d’abord parlé de l’ iPod Touch qui rencontre actuellement un franc succès. Beaucoup plus abordable qu’un iPhone, il en garde les principales caractéristiques (à part la fonction de téléphone bien entendu) ce qui le rend assez attrayant. Mais surtout, l’iPhone et l’iPod Touch sont en train de transformer Apple en quatrième acteur majeur du secteur du jeu vidéo, aux côtés de Sony, Nintendo et Microsoft. Il faut avouer que la firme à la pomme les a pris un peu par surprise! En effet, de plus en plus de jeux sont développés pour ces 2 appareils et exploitent à merveille leur puce vidéo performante ainsi que leur écran tactile et leur accéléromètre en guise de contrôleur. Ces concepts ne sont pas totalement nouveaux dans le domaine des jeux vidéo puisque la Nintendo DS possède un écran tactile et la Wiimote détecte également les mouvements. Cependant, je pense que l’iPhone et l’iPod Touch ne sont destinés qu’à une certaine catégorie de jeux vidéo car ils manquent cruellement d’une croix directionnelle et d’autres vrais boutons. En particulier, les jeux de type FPS sont à peine jouables sur ces machines.
Le grand événement de cette conférence de presse était la présentation du nouvel iPod nano cuvée 2009, accompagné de la nouvelle version d’iTunes qui va avec. Toujours vendu au prix de 140 EUR pour le modèle 8 Go ce qui est raisonnable, il embarque cette fois un écran un peu plus large et surtout une caméra vidéo. Après que Steve ait annoncé cela comme s’il s’agissait d’une révolution, le public a enchaîné avec un torrent d’applaudissements, oubliant momentanément qu’à l’heure actuelle, quasiment tous les téléphones portables sont déjà capables d’enregistrer des vidéos et que c’est donc loin d’être une nouveauté. Ici, il s’agit d’un capteur fixe (sans autofocus) de qualité très moyenne enregistrant des vidéos en résolution 640×480 à 30 images par seconde au maximum. Le point positif est que la vidéo est enregistrée au format H.264 et le son au format AAC, dans des fichiers MP4 standard, comme le font déjà certains téléphones dont les derniers Nokia.
Autre fonction que possèdent déjà depuis longtemps de nombreux concurrents à l’iPod qui fait maintenant son apparition: une radio FM avec RDS. Il y a quand même une petite nouveauté dans la version Apple: un système de tampon d’enregistrement de la radio qui permet de la mettre en pause et la reprendre plus tard au même endroit, ou encore revenir en arrière jusqu’à 15 minutes pour ré-écouter la dernière chanson. Mais ce qui est totalement idiot et qui n’est pas mentionné dans la fiche du produit, c’est qu’on ne peut pas enregistrer un extrait de la radio de façon permanente pour le ré-écouter à volonté! Par contre l’iPod nano peut mémoriser le titre de la chanson actuellement diffusée afin que vous puissiez l’acheter plus tard sur iTunes. Sadique, n’est-ce pas?
Au moins, ces nouvelles fonctions n’ont rien changé à ses dimensions et il reste toujours aussi fin (6 mm) et léger (36 grammes). L’autonomie est de 24 heures en lecture audio et 5 heures en lecture vidéo. Il est disponible en 9 couleurs en versions 8 et 16 Go et reste probablement l’un des meilleurs lecteurs MP3 à l’heure actuelle.
Voilà, vous savez tout sur les nouveautés Apple de la rentrée. Je vous parlerai bientôt de leur dernière offensive contre Microsoft à l’occasion de la sortie de Windows 7.