Vous pensiez que la Nintendo Wii était une console pour bébés? Que sa logithèque se limitait à Mario, les Lapins Crétins ou d’autres party games gentillets et que seules la PS3 et la Xbox 360 proposent des jeux matures et violents tels que Grand Theft Auto, Gears of Wars, Bioshock ou Dead Space? Détrompez-vous! La Wii dispose elle aussi de quelques titres politiquement incorrects dont certains ont l’exclusivité de la console. À l’occasion de la sortie récente de MadWorld, un petit chef d’oeuvre édité par Sega et développé par Platinum Games exclusivement pour Wii, je vous propose un top 3 des jeux réussis les plus violents parus sur cette console depuis sa sortie. Âmes sensibles s’abstenir!
En troisième position, Resident Evil 4: Wii Edition vous propose d’incarner Leon S. Kennedy, parti secourir la fille du président dans une étrange bourgade au fin fond de l’Espagne, où les habitants infectés par un virus zombifiant vous chercheront des noises durant votre très, très longue et terrifiante aventure. Cet épisode, probablement le meilleur de la série Resident Evil, est également sorti sur Gamecube et PlayStation 2 deux ans auparavant mais la version Wii est sans nul doute la plus réussie grâce aux contrôles intuitifs et à la visée précise au moyen du combo Wiimote/Nunchuk ainsi qu’aux graphismes légèrement améliorés. Dans ce jeu, la mort du héros peut être très violente: décapité à la tronçonneuse, ébouillanté, empalé, déchiqueté, noyé ou encore liquéfié par les substances digestives d’un monstre, le tout sans la moindre censure. Tout un programme.
En deuxième position, No more heroes, une exclusitivé Wii, raconte l’ascension de Travis Touchdown, un jeune homme fan de mangas et de catch qui rêve de devenir l’assassin numéro 1 dans le monde après avoir acquis un beam katana (sorte de sabre laser) en remportant une enchère sur Internet. Le scénario et l’ambiance très “Kill Bill” de ce jeu se veulent volontairement décalés et des hectolitres de sang pleuvent littéralement du début à la fin. Malheureusement, la version européenne a été entièrement censurée et tout le sang a été retiré, ce qui la rend nettement moins jubilatoire que la version américaine originale dont voici quelques images.
Et enfin, en première position, voici le tout nouveau MadWorld dont le scénario est un mélange entre celui des films “New York 1997” et “Running Man”. Vous contrôlez une brute épaisse (au grand coeur paraît-il) répondant au nom de Jack dans un jeu télévisé meurtrier appelé “Death Watch” prenant place dans la ville dévastée de Varrigan City. Le but est de tuer tout le monde avec le plus de “style” afin de devenir le dernier survivant et vainqueur du Death Watch. Le scénario à priori simpliste réserve néanmoins quelques surprises et vous donnera envie d’en savoir plus jusqu’à la fin du jeu. Ici, la violence n’est plus un moyen mais réellement une finalité, vous serez donc invité à faire preuve de beaucoup d’imagination et utiliser tout ce que vous avez sous la main pour réduire vos ennemis en charpie. Découpez-les, tronçonnez-les, enfoncez-leur un panneau de signalisation dans le crâne, accrochez-les à des couteaux de boucher, broyez-les dans une machine ou projetez-les contre un train en marche: plus vous y allez fort, plus vous marquez de points. Au bout d’un certain nombre de points, vous avez accès au boss du niveau et une fois celui-ci vaincu, vous passez au niveau suivant. De temps à autres, vous serez convié à participer à des mini-jeux tout aussi macabres, dont le but est par exemple de projeter un maximum d’individus dans un réacteur d’avion en marche ou de s’en servir comme fléchettes sur une cible géante… MadWorld est en réalité un véritable défouloir à ne surtout pas prendre au sérieux.
Le style graphique très singulier utilisé, d’une qualité rarement atteinte sur Wii, est fortement inspiré des comics américains et en particulier de l’oeuvre de Frank Miller (à qui on doit entre autres “Sin City”): tout est en noir et blanc, jouant habilement avec les contrastes et néanmoins ponctué par deux touches colorées: du sang rouge vif et des onomatopées inscrites en jaune. La musique balance bien et colle parfaitement à l’ambiance. Les bruitages sont très réussis également, cependant les voix off des commentateurs du Death Watch et leurs vannes au ras des pâquerettes s’avèrent à la longue un peu énervantes, heureusement il est possible de les désactiver dans les options. La Wiimote et le Nunchuk sont bien exploités et les contrôles sont intuitifs. On reprochera juste au jeu la courte durée de sa campagne principale mais il est possible de réexplorer les zones terminées afin de tenter d’améliorer son propre score et comme il s’agit avant tout d’un défouloir, on aura facilement envie d’y rejouer de temps à autres. Il est également possible de défier un ami dans un mode deux joueurs sans grand intérêt puisqu’il s’agit uniquement de réaliser le meilleur score dans l’un des mini jeux. Quoi qu’il en soit, je recommande chaudement MadWorld à tous les grands enfants de plus de 18 ans.