Deux ans après sa sortie, Windows Vista n’a toujours pas convaincu. Il faut dire qu’avec ses écrans de configuration partant dans tous les sens, ses avertissements de sécurité incessants, ses plantages aléatoires et surtout son immense lourdeur, il avait tout pour décourager les utilisateurs les plus téméraires. J’éprouve moi-même une certaine répulsion à chaque fois que je suis amené à l’utiliser. Le Service Pack 1 sorti l’année dernière n’a pas réglé le fond du problème, tout au plus a-t-il corrigé les bugs les plus critiques pour en faire un système utilisable, sans plus. Nombreux sont ceux qui lui préfèrent encore et toujours Windows XP, la version de Windows la plus réussie à ce jour, qui est toujours capable de tirer le meilleur de chaque PC, ancien ou nouveau. Avec la fin prochaine du support de ce système d’exploitation sorti en 2001, il y avait de quoi se poser des questions quant à l’avenir de Windows. D’autres s’en frottent les mains, je veux bien sûr parler d’Apple qui a beaucoup profité de “l’effet Vista”.
Les patrons de Microsoft se sont bien rendus compte que Vista était un problème et très rapidement, ils ont décidé de mettre le paquet sur le développement de la prochaine version.
Aujourd’hui, son nom commercial est officiel – elle sera appelée Windows 7 – et elle est déjà presque terminée! Une première version Beta a été rendue publique le 8 janvier dernier. J’ai aussitôt décidé de la télécharger et la tester au quotidien. Voici donc mes impressions après quelques semaines d’utilisation.
Un petit mot sur l’installation pour commencer: elle est très rapide soit environ 20 minutes, autant sur mon PC de bureau que sur mon netbook, ce qui est identique à Windows Vista. Notez qu’il est assez simple d’installer Windows 7 (et Windows Vista) à partir d’une clé USB sur un netbook, contrairement à Windows XP où l’opération est quasiment impossible et vous obligera à utiliser un lecteur CD externe. Le programme d’installation vous sollicite très peu et vous vous retrouvez avec un PC fonctionnel en un clin d’oeil, ce qui change pas mal par rapport à Windows XP qui vous oblige à partir à la chasse aux pilotes: en effet, il y a de fortes chances que Windows 7 détecte et installe automatiquement tous les pilotes de périphériques nécessaires à votre matériel: carte son, carte graphique, modem, webcam, réseau wifi… Seul le matériel le plus exotique (exemple: lecteur d’empreintes digitales) demandera une installation manuelle des pilotes. Voilà qui fait gagner un temps précieux après l’installation. La version complète (“ultimate”) de Windows 7 Beta 1 occupe environ 6 Go d’espace disque, auxquels il faut ajouter la taille des fichiers de mémoire virtuelle et d’hibernation ainsi que les fichiers temporaires, ce qui donne à peu près 10 Go au total. Cela reste donc très raisonnable.
À l’allumage du PC, la première chose qui frappe avec Windows 7, c’est son temps de démarrage très court, beaucoup plus court que celui de Windows Vista et à peu près équivalent à celui de Windows XP. Idem pour l’arrêt de la machine qui est nettement plus rapide qu’auparavant. Finies les “fermetures de session” interminables, cette fois tout s’arrête en moins de 10 secondes. Une fois démarrée, la machine répond au quart de tour et le disque dur ne mouline plus sans arrêt pour des raisons inconnues comme c’est le cas avec Windows Vista. Tout est au moins aussi rapide qu’avec Windows XP, voire plus rapide dans de nombreux cas si vous avez au moins 1 Go de RAM, étant donné que celle-ci est beaucoup mieux exploitée. Ce qui n’empêche pas Windows 7 d’être moins gourmand en RAM que Windows Vista. Grâce à Windows 7, on peut enfin vraiment mesurer les bénéfices de l’augmentation de la quantité de RAM sur un PC Windows, ce qui vaut la peine étant donné qu’aujourd’hui la RAM récente ne coûte presque plus rien. Côté stabilité, il y a également un net progrès par rapport à Windows Vista puisque je n’ai eu droit qu’à un seul plantage jusqu’à présent malgré le fait qu’il s’agit d’une version de test non finalisée.
Windows 7 est basé sur le noyau et les technologies de base de Windows Vista, améliorées ou corrigées pour l’occasion. Et il n’y a rien de mal à cela: techniquement, Windows Vista est supérieur à Windows XP sur un ensemble de points: une meilleure gestion de la mémoire, un sous-système sonore de haute qualité, une nouvelle interface graphique assez réussie avec effets de transparence, un nouveau système de rendu pour la vidéo, une gestion native du protocole AHCI pour les disques SATA, un système d’indexation efficace des documents… il faut bien admettre que Windows XP a une guerre de retard par rapports aux standards d’aujourd’hui. Windows 7 reprend donc tous ces points forts mais cette fois, le résultat n’est pas une usine à gaz ou une machine à harceler l’utilisateur avec des avertissements de menaces potentielles.
Concernant ce dernier point, l’UAC, autrement appelé en français “contrôle des comptes utilisateur”, a été revu et corrigé pour fournir différents niveaux d’avertissement. Il est désormais paramétré par défaut pour ne plus jouer à la nounou et vous avertir uniquement des changements effectués par des programmes et non par vous-même, même si le comportement de Windows Vista peut être restauré s’il vous manque vraiment en choisissant le niveau d’avertissement maximal.
Visuellement, Windows 7 reprend l’interface Aero de Vista avec quelques petits changements: la couleur des fenêtres translucides peut être modifiée et vous pouvez également sélectionner un ensemble d’images de fond d’écran au lieu d’une seule, fond d’écran qui changera alors automatiquement au moyen d’un bel effet de fondu à la fréquence de votre choix. Il y a aussi quelques améliorations anecdotiques dans la gestion des fenêtres, par exemple une fonction qui permet, lorsqu’on “secoue” une fenêtre à l’aide de la souris, de masquer toutes les autres. Mais surtout, une nouvelle barre des tâches fait son apparition, empruntant beaucoup au “dock” de Mac OS X diront les mauvaises langues. Il s’agit d’un mélange entre la barre de lancement rapide et la barre des tâches traditionnelle dans lequel chaque programme, démarré ou non, est représenté sous la forme d’une icône-bouton compacte, sans texte: d’un simple glisser-déplacer ou d’un clic droit sur l’icône-bouton correspondant à un programme démarré, vous ancrez celle-ci définitivement sur la barre des tâches pour un accès rapide. Une fois le programme démarré par un clic sur son icône-bouton, elle reste en place mais s’illumine. Vous pouvez bien entendu réorganiser l’ordre de ces icônes-boutons à tout moment. Lorsqu’un programme ouvre plusieurs fenêtres, un seul élément reste visible dans la barre des tâches afin de ne pas occuper trop de place mais il apparaît sous la forme d’une “pile” d’icônes. Un rapide survol de la souris sur ces icônes-bouton permet d’afficher instantanément un aperçu sous forme de miniatures de toutes les fenêtres ouvertes par ce programme. Mais ce n’est pas tout: un clic droit sur l’icône-bouton d’un programme permet également d’afficher un menu contextuel évolué donnant accès à ses fonctions principales, par exemple un clic droit sur l’icône-bouton de Windows Live Messenger permettra de changer son statut de connexion, ou encore un clic droit sur l’icône-bouton du lecteur Windows Media permettra de passer au titre suivant de votre liste de lecture ou mettre le morceau en pause. Pour peu qu’ils tirent parti de cette nouvelle fonction, ceci devrait remplacer à terme pour de nombreux programmes l’usage d’une petite icône dans la barre d’état (le “system tray”), cette zone qui s’affiche en bas à droite de l’écran à côté de l’horloge système.
Globalement, les menus ont été simplifiés par rapport à Windows Vista afin de les rendre plus pratiques et permettre l’accès aux fonctions importantes en moins de clics. Il est désormais possible de voir la liste des réseaux WiFi disponibles en un seul clic et vous y connecter d’un second clic (fonction qu’on trouvait déjà dans Mac OS X ou NetworkManager sous Linux), et le bouton “arrêter” du menu Démarrer arrête enfin réellement la machine au lieu de la mettre en veille prolongée. La barre de gadgets latérale qui avait été introduite dans Windows Vista a également disparu. Rassurez-vous, il est toujours possible d’afficher des gadgets en les plaçant directement sur le bureau.
Windows 7 inclut également de nouvelles fonctions tactiles avancées que je n’ai pas eu l’occasion de tester étant donné que je ne possède pas d’écran tactile, ainsi que l’équivalent à Windows SteadyState déjà intégré au sein du système d’exploitation. Et bien entendu, on retrouve les 2 programmes indissociables de Windows dans leur dernière version: Windows Media Player 12 et Internet Explorer 8, dont je vous reparlerai lorsqu’ils sortiront officiellement en version finale.
Je vous rappelle qu’il s’agit d’une version Beta et que certaines caractéristiques décrites ici sont susceptibles de changer, même si la release candidate (RC) de Windows 7 doit sortir très prochainement et devrait proposer les mêmes fonctionnalités que la version finale. Dans l’ensemble, mon bilan est très positif. Cette fois, il semble bien que les ingénieurs de Microsoft aient fait du travail correct et que Windows XP aura le successeur qu’il mérite. Il était temps!